Comment se déclenche le phénomène :
A la fin de l'été, la Méditerranée est
chaude, elle dépasse 20° ; elle conservera longtemps la chaleur qu'elle a
accumulée tout l'été.
La terre se refroidit plus vite que la mer, en
particulier sous l'effet d'une dépression atlantique.
Le contraste entre mer chaude et terre froide engendre
le vent de sud sud-est ; les entrées maritimes font leur apparition, le marin cher aux Méditerranéens se lève.
Ce vent marin pousse l'air chaud vers les premiers
contreforts des Cévennes.
Le piémont cévenol constitue une barrière qui force l'air chaud à
s'élever.
L'air ascendant se condense au-dessus des masses plus froides.
Les nuages s'accumulent au-dessus des Cévennes.
Le contraste thermique provoque des orages violents.
Il s'ensuit des précipitations pluvio-orageuses
diluviennes.
L'excès d'eau transforme les ruisseaux cévenols en torrents en furie qui dévalent vers la plaine.
Les rivières grossies par ces torrents tumultueux
inondent alors les basses terres du Languedoc.
Ses caractéristiques :
L'événement peut durer de un à trois jours
sans discontinuer.
Les orages violents qui l'accompagnent sont
susceptibles de provoquer des mini-tempêtes.
De véritables trombes d'eau s'abattent sur les
versants sud et sud-est exposés au vent marin.
La quantité d'eau tombée est impressionnante,
parfois plus de 100 litres au m² en quelques heures.
Les Gardons (Gardon d'Alès et Gardon de Mialet)
dévalent les derniers contreforts des Cévennes, le Vidourle déborde dans la
plaine lors de ses fameuses "vidourlades" ; la Cèze à l'est,
l'Hérault, et plus à l'ouest l'Orb et l'Aude grossissent, débordent et
inondent le bas Languedoc. Ces rivières peuvent exceptionnellement emporter
tous les ponts sur leur passage, ce fut le cas au nord-est d'Anduze à Générargues
en 2002.
Pour les mycologues, les épisodes cévenols sont signes d'espoir de
récoltes intéressantes, surtout lorsque le premier de la saison survient
après une longue période de chaleur et de sécheresse.
Époque :
La plupart du temps, les épisodes
cévenols se produisent en septembre et en octobre, parfois avant, parfois
après, rarement hors saison ; un exemple anecdotique : fin février 2002, un
épisode pluvio-neigeux s'est accompagné -phénomène rare- d'orages dans les
couches supérieures, le tonnerre grondait alors qu'il neigeait à gros
flocons...
Les conditions sont « idéales »
lorsqu'elles précèdent l'arrivée d'une dépression qui amène à sa suite de
l'air beaucoup plus froid.
Historique :
Nous avons souvent la mémoire
courte ; des recherches approfondies confirment que ces phénomènes ne datent
pas d'hier ; on en dénombre des centaines en quelques siècles. Le bétonnage
excessif et l'urbanisation sauvage, en empêchant l'excès d'eau de s'infiltrer,
ne font qu'en aggraver les conséquences. Heureusement,
dans la plupart des cas, ils ne causent pas de décès.
Quelques événements mémorables :
29 septembre 1900 : en 10h, 950 litres d'eau au m²
se sont déversés à
Valleraugue au pied de l'Aigoual, record qui tient toujours en France
métropolitaine. L'Aigoual, sommet des Cévennes aux confins du Gard, recueille
la plus forte pluviosité annuelle moyenne de la France continentale (Aigoual, du
latin aqua, eau).
Automne 1958 : 40 morts dans le Gard.
3 octobre 1988 : Un énorme cumulo-nimbus fait du
surplace durant 6 heures sur les Hauts de Nîmes, y déverse plus de 200 litres
au m² et transforme les cadereaux (ruisseaux locaux secs hors saison) en torrents
furieux qui dévalent les pentes des artères principales de la capitale
gardoise, entassant les autos et causant la mort d'une dizaine de personnes.
29 janvier 1996 : Des faubourgs de Béziers sont
inondés par la crue de l'Orb, bilan 4 morts.
12-13 novembre 1999 : Des pluies diluviennes
s'abattent sur l'Aude, le Tarn, les Pyrénées Orientales et l'Hérault, les
inondations qui s'ensuivent causent la mort de 37 personnes.
8-9 septembre 2002 : Un phénomène cévenol s'abat
entre Alès et Quissac et provoque des inondations qui coûtent la vie à une
dizaine de personnes.
Automne 2014 : 9 épisodes cévenols plus 5
épisodes méditerranéens se sont succédés de septembre à novembre (record
de la décennie) ; ils ont provoqué la mort d'une famille entière alors
qu'elle traversait un gué près de Cruviers-Lascours entre Nîmes et Alès, et
d'un automobiliste au-dessus de Bessèges en haute Cèze.
12 et 13 septembre 2015 : Deux épisodes violents
s'acharnent en moins de 48h sur le piémont des Cévennes : entre Alès et
Saint-Ambroix au nord-est du Gard, il est tombé plus de 400 litres au mètre
carré en deux jours ; des trombes d'eau à n'en plus finir ont transformé la
Cèze et l'Auzonnet en torrents furieux qui ont dévasté leurs rives ; les sols
gorgés d'eau ont fait exploser le macadam et le réseau routier de
Molières-sur-Cèze a été enseveli sous une épaisse couche de boue et de
roches.
Dans la nuit du 14 au 15 octobre
2018, un épisode
méditerranéen violent, de type cévenol, s'est abattu dans l'Aude sur les
contreforts sud de la Montagne Noire (Pic de Nore 1210m) ; la soudaineté de
l'événement et la sécheresse qui l'a précédé ont provoqué la crue de tous
les ruisseaux qui se sont déversés dans le fleuve Aude et ont inondé les bas
quartiers des villages tels que Villegailhenc, Conques sur Orbiel, Villalier
puis de la petite ville de Trèbes. Le bilan final est de 16 morts.
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