Princesse à la robe dorée, la girolle capte le regard
même des amateurs les moins éclairés. Sa parure d'or se détache sur les
feuilles sombres ou sur les talus verts de mousse. Elle s'accommode de tous
les terrains et accepte toutes les situations. Elle se multiplie au soleil
des adrets, mais fructifie aussi aux ubacs qu'elle éclaire çà et là de ses
taches dorées.

Le chapeau, recourbé dans sa jeunesse, s'étale
ensuite et se gondole plus ou moins. Si la couleur dominante de la cuticule
est jaune, en fait, ses nuances varient selon les arbres qu'elle côtoie :
elles sont plus pâles, presque blanches sous les conifères, et d'un jaune
plus vif tirant parfois sur l'orangé sous les chênes verts. Une autre
variété plus claire, jaune citron à jaune verdâtre se rencontre parfois, ces girolles
ayant un aspect plus fin et une consistance plus molle.
Sous le chapeau, les larges plis descendent
en douceur sur le pied.

Le pied
est large, épais à la naissance,
plus élancé dans la variété jaune clair.
Écologie
: On retrouve
assez fidèlement les stations de girolles d'une année à l'autre, bien
qu'elles évoluent : elles se déplacent en général d'une façon linéaire,
épousant parfois la forme de longues courbes, et ces lignes se prolongent indéfiniment. Les plus précoces apparaissent en
juin, rarement en mai, une quinzaine de jours après une précipitation
importante. Elles peuvent venir
en troupes nombreuses. Elles ne résistent pas à la forte chaleur qui les
dessèche très vite. Par contre, les limaces les délaissent sauf quand elles
sont détrempées par des jours de précipitations. La girolle a une forte
longévité quand le temps n'est ni trop chaud, ni trop humide ; elle peut se
maintenir en bon état pendant plus d'un mois. Et il n'est pas rare d'en
rencontrer en plein hiver sous les aiguilles de pins ou sous une épaisse
litière de feuilles mortes. Elles présentent alors des dimensions
imposantes. La girolle a une particularité rare chez les champignons : elle
peut arrêter sa croissance, végéter longtemps lors d'une période sèche,
puis se renouveler quand le temps revient à la pluie : cèpes et oronges ne
bénéficient pas de cette faculté.

La chair n'est jamais minée par les larves.
La girolle est rarement attaquée par les limaces, seulement lorsqu'elle est
âgée et détrempée.
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Gastronomie : La girolle a
une saveur piquante et fruitée, plus prononcée lorsqu'elle apparaît sous les pins.
C'est un des rares champignons qui peut être consommé cru. Outre la
classique omelette aux girolles et aux fines herbes, elle
est également idéale pour accommoder les viandes rôties. On peut aussi la conserver sous la
forme de pickles au vinaigre aromatisé d'herbes, et, desséchée, elle
ajoutera son bouquet aux potages d'hiver.

Bouquet de jeunes girolles dominées par un spécimen plus
âgé
Confusion :
On peut confondre la girolle avec le clitocybe orangé
(ou fausse girolle) ; celui-ci est plus flasque, sa chair est caoutchouteuse,
son chapeau est d'un arrondi plus régulier et tire davantage sur l'orange ; et surtout on a découvert récemment qu'il possède une certaine toxicité et provoque des indigestions ; un détail décisif permet
de différencier la vraie girolle de la fausse :
contrairement à la girolle, le clitocybe orangé croît exclusivement sur les vieilles souches
pourrissantes de pins ou autres conifères.

Fausse girolle
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