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          L'oronge * * * *

 (amanita caesarea)    

 Synonyme : Amanite des Césars

     

  Pour les Cévenols, c'est le coucou(n) ou coucounet, que l'on aperçoit de loin, celui qui ne peut vous échapper, tant son appel est puissant. Empereur des cryptogames, il est la récompense du promeneur matinal. L'amanite des Césars est considérée comme le meilleur champignon ; en tous les cas, c'est l'un des plus majestueux.

L'origine de son nom est toute simple : jeune, elle ressemble vraiment à une orange plus ou moins mûre, de loin bien sûr, car sa cuticule est plus lisse que celle d'une orange.

 

 

      

A la naissance, l'oronge sort de sa volve qui a la forme d'un oeuf, tel un poussin doré qui sort de sa coquille ; elle est magnifique... quand les limaces ne l'ont pas encore entamée. 

La couleur du chapeau varie du jaune orangé au rouge vif. Le pied s'élance alors et le chapeau s'étale dans toute sa magnificence. Parfois des morceaux de la volve originelle subsistent en plaques. On découvre alors l'élégance de sa marge cannelée et plus claire que le centre.

Sous le chapeau, les lames sont jaune très clair puis jaune doré.  

 

 

Le pied, épais dans sa jeunesse, plus élancé ensuite, est jaune ou blanc lavé de jaune. Il est cotonneux en son milieu. Sa collerette striée a l'aspect d'une jupe plissée et ondulée. Le pied reste engoncé dans sa volve déchirée, mais il est fragile et sensible à l'humidité excessive. Il en est de même pour tout le champignon que l'on doit cueillir avant une période de longue pluviosité. Et les limaces ne sont pas en reste : elles le dévorent en deux ou trois jours. De toute façon, la vie du coucou est éphémère, il pourrit en quelques jours par temps humide ou se fripe puis se dessèche par temps sec.

 

 

Écologie : L'oronge est thermophile : elle recherche les bois clairs ou les clairières des adrets ; aussi n'apparaît-elle que dans les régions méridionales les plus chaudes et les plus ensoleillées, après les fortes pluies de fin d'été ou d'automne quand elles sont suivies d'un réchauffement important, au plus tôt en août, au plus tard fin octobre. On a coutume de dire que leur apparition annonce la fin d'une poussée de cèpes (consulter la page : Croyances).

Elle affectionne les terrains siliceux ou argileux et les expositions ensoleillées telles que les faïsses (terrasses cévenoles) exposées plein sud ou sud-est. On la trouvera plus couramment sous les châtaigniers que sous les chênes. Mais son apparition est des plus capricieuses. Il est plus difficile de repérer des stations d'oronges que des boletières. Il est exceptionnel d'en trouver cinq sur la même terrasse.

 

Expérience : Vous avez recueilli une oronge encore en boule dans sa volve ? Vous la déposez dans un verre sur un fond d'eau, à l'extérieur, sur une terrasse par exemple, au soleil : elle poursuivra son développement comme si de rien n'était ; vous la verrez émerger de sa volve, grandir puis développer son chapeau comme en forêt, mais à l'abri des limaces qui en sont friandes.

 

*****Gastronomie : L'amanite des Césars est entrée dans la légende quand, dans la Rome antique, Agrippine la Jeune a offert à son mari, l'empereur Claude, un plat d'oronges pour l'empoisonner ; elle y avait certainement glissé quelques oronges vertes (amanites phalloïdes) puisque l'oronge - crue ou cuite - est inoffensive.

Effectivement, l'oronge peut être consommée crue. La meilleure manière de l'accommoder sera la plus simple, avec le moins d'assaisonnement possible pour vraiment l'apprécier. Sa cuisson ne doit pas se prolonger. Il faut la couper en cubes que l'on fera rissoler dans du beurre ou de l'huile bien chaude puis à feu doux. Ils prennent alors un aspect jaune très appétissant. L'oronge a une saveur exquise de noix ou de noisette.

Confusions :  L'amanite tue-mouches  lavée par de fortes pluies de ses taches floconneuses blanches peut être confondue de loin avec une oronge ; de près, la confusion n'est plus possible : les lames de la fausse oronge sont blanches. De toutes façons, les deux amanites n'ont pas les mêmes exigences de soleil et d'humidité, elles n'apparaissent donc pas dans les mêmes stations.

Autre confusion  sans gravité :  la russule dorée peut faire illusion et  induire en erreur l'observateur qui l'aperçoit de loin ; cette dernière est plus courte sur pied ; celui-ci est proportionnellement plus large ; sa surface reste blanche.

          Oronge 8 oct 2000       

    Carton jaune à certains guides des champignons, traduits du tchèque ou de l'allemand, qui omettent de citer l'oronge, inconnue dans leurs pays respectifs et pourtant si recherchée autour de la Méditerranée.       

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